L’importation préférée à la production locale

Bonjour à tous,

L’association APETTIT revient vers vous ce mois-ci suite à l’article de NC la 1ere relatif aux difficultés de la filière pomme de terre en Nouvelle-Calédonie[1] qui suite aux conditions climatiques verra sa récolte passée de 2 600 tonnes à seulement 380 tonnes cette année.

Si l’association se désole pour les producteurs de cette filière, elle n’est cependant pas étonnée dans la mesure où elle rappelle que la pomme de terre n’est pas une culture adaptée à la Nouvelle-Calédonie. Les premiers européens au 19e siècle l’ayant bien compris en la délaissant aux profits d’autres productions plus adaptées. Il faudra attendre 1910 et l’insistance de la chambre de l’agriculture de l’époque pour promouvoir et développer cette culture auprès des agriculteurs locaux lesquels arriveront à une autosuffisance relative de 2 600 tonnes seulement 1 siècle plus tard en 2019 et seulement 380 tonnes 3 ans plus tard en 2022.

Pour rappel, la pomme de terre originaire d’Amérique du sud, bien que développé aux mêmes latitudes que la Nouvelle-Calédonie, est néanmoins dans son état naturel cultivée à près de 1 500 mètres d’altitudes et non en plaine lui permettant ainsi de supporter plus aisément les périodes de sécheresse et d’être moins impactée par les maladies et nuisibles plus nombreux en plaines. La culture de la pomme de terre est de ce fait dite azonale, ce qui signifie que bien qu’elle soit originaire d’une zone tropicale, les conditions de son développement en montagne font qu’elle s’épanouie en réalité de façon optimale avec des aspects proche d’un climat tempérée, c’est pourquoi elle se développe plus aisément dans les plaines européennes par exemple.

C’est pourquoi, l’association se désole du soutien sans discernement des pouvoirs publics calédoniens, pour ne pas dire loyalistes, via l’attribution de subventions et d’indemnités pour cette culture “mal cultivée” en Nouvelle-Calédonie, gaspillant ainsi des centaines de millions de FCFP de fonds publiques pouvant être mieux affectés.

L’association APETTIT se désole également face à cette situation que les représentants politiques en charge de l’agriculture prévoit de s’orienter vers l’importation pour pallier à cette faible récolte alors qu’il existe des alternatives locales pour compenser ce manque avec d’autres tubercules tropicaux produits localement et disponibles comme les ignames, le manioc, le taro ou la patate douce.

Il est d’autant plus étonnant de lire de la part de ces mêmes représentants le souhait d’ouvrir à l’importation alors que ceux-ci, il y a peu, fustigeaient le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour avoir accepté d’importer des tubercules tropicaux transformés dans le cadre d’un accord de libre échange avec le Vanuatu. Ces représentants seraient donc d’accord pour importer des pommes de terre mais contre le fait d’importer des tubercules tropicaux. Quid de la logique ?

Outre la pomme de terre, l’on apprend également que d’autres cultures notamment destinés à nourrir les élevages tels le maïs aurait été également impacté par les conditions climatiques. Là encore, l’association rappel qu’il existe d’autres alternatives[2] pour nourrir les animaux avec des produits locaux, comme le prouve le référentiel établi par la Martinique en 2013 fourni en lien ci-dessous

En vous remerciant à nouveau pour votre soutien à l’agriculture et à l’économie locale dans son ensemble.

L’association A.P.E.T.T.I.T

 

 

 

[1] La filière calédonienne de pommes de terre en difficulté – Nouvelle-Calédonie la 1ère (francetvinfo.fr)

[2] AlimentationAnimale_FREDON_2013_pay_compressé.pdf (fredon972.org)