Qui sommes nous ? …

Crée en juillet 2014, afin de soutenir l’agriculture calédonienne en déclin et promouvoir ses produits face à l’importation, l’Association A.P.E.T.T.I.T a décidé d’apporter son soutien à la filière agricole au même titre que d’autres initiatives comme celle du « Marché Broussard », ou de l’émission « Terroirs et Saveurs », … par la réalisation cette fois-ci d’une série de guides culinaires visant à faire découvrir pour certains voir redécouvrir pour d’autres les produits agricoles locaux néo-calédoniens, sous de nouvelles formes en vue d’en sauvegarder l’usage et le patrimoine.

A cet effet, un premier volume consacré à l’igname, légume calédonien par excellence, a été réalisé devenant par la même le premier guide culinaire portant sur ce tubercule à l’échelle mondiale que nous avons la joie de vous présenter ici-même.

En vous souhaitant une bonne lecture et un bon appétit !

 

Notre projet associatif :

Crée en juillet 2014, l’Association pour la Promotion et la Transformation des Tubercules Inter‐tropicaux (A.P.E.T.T.I.T) a décidé, au vu du constat alarmant réalisé sur le secteur agricole aussi bien en Nouvelle‐Calédonie (d’où elle est originaire) qu’en Mélanésie, en Océanie, et que dans l’ensemble des collectivités et départements français d’outre‐mer, de réaliser une série de livres utilitaires, en partie gastronomiques, en vue de promouvoir et soutenir le secteur agricole, ces acteurs ainsi que leurs productions face à l’importation.

A ce titre, un premier volume consacré à l’igname, légume‐racine voisine de la pomme de terre, a été réalisé.

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Le constat :

En effet, le secteur agricole, pourtant qualifiée de vital, voir même de stratégique notamment en matière de sécurité alimentaire ne cesse de décliner depuis plus de 40 ans sur l’ensemble de ces territoires.

En Nouvelle‐Calédonie :

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Le récent développement industriel, associé à l’urbanisation ont amené à privilégier pour des questions de commodité l’importation plutôt que la consommation, la production et la transformation de produits alimentaires locaux notamment ceux dits traditionnels (issus des premiers peuplements).

Le développement de l’industrie du nickel et l’urbanisation autour des principaux pôles d’emploi ont absorbé une grande quantité de main d’œuvre agricole. Dans ce contexte et sous cette pression économique exercée sans précédent, le nombre d’exploitations de même que l’emploi agricole n’ont de cesse de s’effondrer.

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Sur les 10 dernières années (2002‐2012) :

  • 1879 exploitations ont disparu,
  • La population agricole familiale a diminué de 38%,
  • La surface agricole utilisée a diminué de 27%.

La population agricole familiale représentait 23% de la population totale de la Nouvelle‐Calédonie en 1991, contre 5% en 2012. Entre ces deux dates, la population agricole familiale de la Nouvelle‐Calédonie a été divisée par trois, passant de 40 311 à 13 200 personnes.

En 2008, le secteur « Agriculture, chasse, sylviculture, pêche, élevage » ne représentait plus que 1.5% du PIB calédonien contre 3.5% en France métropolitaine pour la même année.

Bien qu’entre 1993 et 2008, la valeur ajoutée du secteur a augmenté passant de 5.7 milliards de FCFP à 10.2 milliards FCFP, son développement est néanmoins qualifié de trompe l’oeil, en comparaison de celui des importations de produits agricoles, chiffré en 2011 à environ 37milliards, plaçant ainsi la Nouvelle‐Calédonie sous dépendance alimentaire, à l’inverse de la France métropolitaine disposant pour ce secteur d’une balance commerciale excédentaire.

Des assises, tenues par la province Sud (équivalent département français), en octobre 2014, ont révélé le taux de couverture réel de l’agriculture calédonienne vis‐à‐vis des importations. Celui‐ci n’étant seulement que de 15% en volume signifiant que 85% de l’alimentation des néo‐calédoniens provient ainsi de l’extérieur du territoire.

L’agriculture première dites traditionnelle sur terres coutumières (régime foncier propre aux peuples premiers) n’échappant pas à ce constat où de nombreuses petites exploitations ont disparu.

Les exploitations agricoles n’y occupent plus qu’une superficie de 32 600 ha en 2012, contre 68 800 ha en 2002. Certaines régions connaissant une baisse de 60% des exploitations agricoles sur foncier coutumier. Certaines cultures premières ayant perdu en 10 ans jusqu’à 40% de terrain, comme c’est le cas pour les tubercules tropicaux.

Malgré une population agricole familiale encore importante, notamment aux Iles Loyauté (1 des 3 provinces que compte la Nouvelle‐Calédonie), où elle représente près de 28% de la population, il n’en demeure pas moins :

  • qu’un chômeur sur 2 réside en terres coutumières,
  • que le taux de chômage avoisine les 30 à 40% dans les provinces Nord et Iles ainsi que dans certaines zones comme la Côte Est ou le Grand Nord, alors qu’il n’est officiellement que de 14% sur l’ensemble de la Nouvelle‐Calédonie,
  • que 25% de la population de la province des Iles Loyauté l’a déserté ces 10 dernières
    années, et cela au détriment d’un développement économique, notamment rural, pourtant possible grâce à l’agriculture, vecteur par ailleurs, au sein de la civilisation kanak, de valeurs fondamentales (cf. la charte du peuple kanak proclamée le 26 avril 2014).

En Mélanésie (région dans laquelle se trouve la Nouvelle‐Calédonie) :

Pacific_Culture_AreasLʹabsence de politique de substitution aux importations induit une dépendance alimentaire croissante, ce qui en 1955 a très tôt inquiété les experts travaillant en milieu rural qui sʹalarmaient du manque dʹinitiatives prises par les pouvoirs publics. Depuis, pratiquement rien nʹa été fait et la situation constatée aujourdʹhui résulte des effets conjugués du laisser faire et de lʹagressivité des maisons de commerce en place entretenant une économie de comptoir.

Au Vanuatu, les enfants sont nourris au riz australien dès quʹils vont à lʹécole et leur régime alimentaire changent rapidement. Certains font désormais la moue lorsquʹon leur sert des taros et des ignames. A ce rythme, les futures générations consommeront de moins en moins de produits locaux et les agriculteurs verront se réduire leurs marchés de proximité.

Dans le reste de l’Océanie, la majeure partie des pays demeure fortement dépendant vis‐à-vis des importations. En effet, grands nombres de pays de la région Pacifique ne sont toujours pas autosuffisants en produits alimentaires de base, comme les îles Marshall par exemple qui selon la FAO importerait 90% de sa nourriture.

Les stratégies de développement adoptées depuis vingt ans, qui misaient essentiellement sur le développement de cultures de plantation destinées à lʹexportation sont maintenant remises en cause dans la plupart des pays de la zone. Cʹest certainement au Vanuatu que lʹéchec de ces stratégies est le plus patent. Dans un pays où les conditions pédo‐climatiques et les disponibilités en terres arables sont avantageuses, la dépendance alimentaire croissante, la faible rentabilité des cultures de plantation, et un exode rural grandissant attestent, vingt ans après lʹindépendance, de cet échec.

La mise en place dʹune politique de substitution aux importations agricoles et la transformation des produits locaux sʹimpose donc. Des alternatives visant la transformation et la valorisation des produits locaux devront rapidement être adoptées pour éviter de poursuivre une stratégie dont lʹéchec est évident à en juger par les statistiques enregistrées depuis vingt ans. Par ailleurs, certaines mesures protectionnistes auraient probablement, selon les experts, des retombées rapides sur le développement rural et sur le ralentissement de lʹexode vers les villes.

En ce qui concerne le reste des collectivités et départements d’outre‐mer français (La Réunion, Martinique, Guadeloupe, Guyane, …)

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Situés pour la majeure partie d’entre eux en zone tropicale, la situation du secteur agricole est identique : 78% de l’alimentation est importée. La production des petites exploitations agricoles locales est devenue marginale. En 2009‐2010, un programme d’aide alimentaire pour les départements d’outre‐mer a même été mis en oeuvre par la métropole.

Notre objectif :

A ce titre, l’association souhaiterait par conséquent créer une dynamique visant à inverser cette tendance en relançant notamment la production locale par la consommation.

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L’objet de notre série d’ouvrage est donc de réveiller l’intérêt non seulement des consommateurs, mais également celui des agriculteurs, des transformateurs et des investisseurs, pour les cultures locales, en leur faisant connaitre les nombreux débouchés offerts par celles‐ci tant au niveau agro‐industriels que culinaires.

Les bénéficiaires du projet :

Les bénéficiaires directes du projet étant :

– les agriculteurs locaux ;

Les producteurs d’ignames dans le cadre de cet ouvrage.

– les consommateurs de racines et tubercules ;

La présentation de l’igname sous de nouvelles formes gastronomiques profitera aussi bien aux consommateurs actuels qu’aux populations traditionnellement non consommatrices de ce tubercule, notamment européenne et urbaine.

‐ le secteur de l’industrie agro‐alimentaire ;

Les nombreux débouchés proposés par la transformation du tubercule seraient susceptibles d’intéresser certaines industries alimentaires, voir certains producteurs ou autres promoteurs privés à développer ce type d’activité en vue de réaliser des revenus supplémentaires qu’offrirait de nouveaux marchés.

‐ le secteur de la restauration ;

Nombreux restaurants proposent d’ores et déjà des menus, soirées ou thématiques visant à promouvoir certaines produits locaux. La restauration collective et à domicile sont également 2 acteurs importants à intégrer dans le cadre de cette promotion.

‐ ainsi que le secteur touristique.

Le développement de l’agriculture local allant de pair avec celui du tourisme rural ou écotourisme, vecteur important de promotion du patrimoine culturel local, notamment agricole.

Le projet d’ouvrage :

Chaque ouvrage, est composé selon une trame précise répartie en 4 chapitres :

‐ le 1er chapitre présentant d’une façon générale le produit (origine, distribution géographique, nombre d’espèces, histoire, différentes appellations, …)

‐ le 2e chapitre vise à présenter le produit dans le contexte calédonien (production, saisonnalité, pratiques culturales, commercialisation, consommation, …)

‐ le 3e chapitre vise à promouvoir les potentialités qu’offrirait la transformation du produit au travers des différentes méthodes de transformation, types de produits, types de machines et procédés de fabrication, …

‐ le 4e et dernier chapitre vise à présenter le produit sous de nouvelles formes culinaires selon les différentes gastronomies : asiatique, européenne, amérindienne et africaine au travers de 365 recettes, vous permettant de le cuisiner tout au long de l’année à l’envie et pour le plaisir de vos papilles !